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MISS MOLLY.

ner, vieille folle ? Votre poulet sera payé. Combien vaut-il, votre poulet ? Il sera payé, dit l’hôtesse en se radoucissant un peu, il sera payé… peut-être ? Qui pourrait le dire, s’il sera…

— —

Moi, je le dirai, quand vous en aurez désigné le prix.

Un poulet coûte cher, ajouta l’incorrigible Mysie, qui ne savait trop si elle devait s’en rapporter à la parole du marin. Le prix ! s’écria celui-ci en frappant du pied avec impatience ; le prix ! — Eh bien ! croyez-vous que trois schellings ?… Trois schellings, soit ! Mais l’ale me convient aussi peu que la galette d’orge ; n’auriez-vous pas, dans quelque coin, une bouteille ou deux de vin de France ?

— Une pauvre femme comme moi, posséder du viu de France ! Vous n’y pensez pas ! —

— En avez-vous, oui ou non ? La servante adressa furtivement au marin un coup d’œil affirmatif. Allons, reprit celui-ci, vous en avez ; qu’on m’en serve une bouteille ! elle sera bien payée. Vous ajouterez à la carte une tasse de thé, du beurre et des grillades. A combien s’élèvera le total ? —

Mais à quinze schellings environ, répondit l’hôtesse, poussée dans ses derniers retranchements. I I