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MISS MOLLY.

devait la pleurer et peut-être la maudire, lui tira des larmes amères.

MI68 MOLLY. —

— Bah ! des parents ! des parents ! on s’en passe bien ; pour des amis, on n’en manque jamais, quand on est riche comme vous. Riche ! répondit la jeune fille en laissant échapper un soupir ; je n’ai rien au monde… pas même…

Quant Elle allait dire, pas même la paix du cœur… mais la vieille Mysie ne lui laissa pas le temps d’achever : Pas même de quoi payer votre dépense ici ? s’écria-t-elle d’un ton mélé d’inquiétude et d’espérance.

Cette exclamation de l’hôtesse fut comme un coup de foudre pour miss Melly ; elle ne possédait pas en effet de quoi solder le petit service qu’on venait de lui rendre. Absorbée dans sa douleur, elle avait oublié qu’en fuyant la maison paternelle, elle se condamnait à toutes les privations, et ne devait rien attendre des étrangers que moyennant argent et salaire aussi la pauvre-enfant était-elle partie sans s’être même précautionnée des faibles économies qu’elle tenait en réserve. Cette négligence impardonnable, mais que l’on concevra facilement si l’on veut faire la part de la situation d’esprit et de l’inexpérience de miss Molly ; cette négligence, elle en mesurait alors les inconvénients, elle en calculait avec effroi les résultats. Elle avait trouvé du