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MISS MOLLY.

l’ouest et à douze milles environ de… voilà tout ce qu’elle savait. Son embarras, à elle qui n’avait jamais fait la moindre excursion sans être accompagnée de son père ou de la vieille Déborah, s’augmentait encore de ces données incomplètes sur le terme de son voyage. Heureusement, une paysanne venant à passer, Molly s’informa près d’elle du chemin qu’il fallait suivre. — Oh ! ce n’est pas facile à indiquer, miss : il y a tant de sentiers de traverse. D’abord vous allez prendre la route qui est à votre droite ; puis au bout d’un mille, vous tournerez à gauche, et vous marcherez jusqu’à la maison du forgeron Bitter ; alors vous verrez trois chemins devant vous ; suivez relui du milieu ; il mène à l’auberge de la vieille Mysie, et là, tout le monde vous désignera le trajet qui reste à parcourir. . Après cette explication, qu’elle se fit’répéter à diverses reprises, afin de la bien graver dans son souvenir, miss Molly partit en remerciant la villageoise, qui lui souhaita un heureux voyage. —

— Puisse ce souhait se réaliser ! pensa la fugitive ; au fond du cœur, elle n’osait l’espérer. Au moment de son départ, le ciel était pur, le soleil se levait brillant ; tout promettait une belle journée ; mais vers sept heures, des nuages s’amoncelèrent à l’horizon et l’atmosphère se chargea d’une humidité brumeuse qui finit par se résoudre