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MISS MOLLY.

130 lias Kour.

Et la jeune fille se prit à sangloter.

Cinq heures du matin sonnaient en ce moment à rhorloge de l’église de la petite ville de . • • • ,

comté de Les premiers rayons du

jour commençaient à percer à travers les jalousies de la chambre qu’occupait miss MoUy. De nombreuses lettres, éparpillées sur un guéridon, et quelques unes encore humides de larmes, un lit intact , un oreiller veuf de plis , une bougie entièrement consumée , et dont la lumière se mourait en lueurs incertaines et yacillantes , tout prouvait que la jeune fille ne s’était pas couchée. Elle avait passé la nuit à relire les lettres de William^ , à gémir de son départ, à se désespérer de son silence.

La tète plongée dans ses deux mains, immobile , anéantie, on aurait cru miss Molly privée de tout sentiment , sans les soupirs douloureux qui, par intervalles, venaient soulever sa poitrine.

Le dernier tintement de Thorloge la tira de cette sorte de léthargie que l’elcès d’affliction provoque chez les êtres faibles. Goi|ime si le choc du marteau métallique eût vibré tout à coup une espérance dans son âme, la jeune miss se leva brusquement ; ses joues s’étaient animées d’une teinte fiévreuse ; ses yeux brillaient de cet éclat terne et mat , indice d’une résolution soudaine et violente.

— J’irai ! s’écria-t-elle.

Puis elle rassembla lettres de son amant , en fit