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LA PRÉCIEUSE.

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LA PRÉCIEUSE. donc que je parte, il le faut et sans plus reculer ! Qu’elle soit à son poète, puisqu’elle est assez aveugle pour adorer ce dieu grotesque. Ce n’est pas à moi qu’il convient de lutter sérieusement contre une pareille divinité, moi simple mortel que je suis ! Et faute d’en savoir assez pour s’entendre, faute d’un ami expérimenté qui vint secourir leur ignorance et leur apprendre ce double secret qu’il eût tout d’abord lu en eux, ces deux pauvres cœurs allaient se séparer pour jamais peut-être, et aussi peut-être pour se regretter éternellement ! Au milieu de ce tacite et douloureux conflit, M. Forster persistait dans son nouveau système de bonne humeur. De mémoire de contemporain, on ne l’avait vu jamais sur ce pied trois jours de suite, et il y en avait plus de quinze que le sourire ne lui quittait pas les lèvres. En outre, il avait adopté un certain air goguenard qui allait aussi bien sur ses traits maussades, qu’un habit d’arlequin irait sur le dos d’un président de société philantropique. A voir cette persévérance d’affabilité, M. Belfield disait que la maison Forster n’était plus tenable, et il commençait, effectivement, à s’éloigner d’un lieu où la dispute ne semblait plus possible. Cependant l’époque du départ de Mortimer était décidément fixée, et tous les préparatifs avaient été faits en conséquence. C’était le matin du 1ª de juillet qu’il devait se mettre en route. Ce jour-là