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LA PRÉCIEUSE.

i LA PRÉCIEUSE.

191 que ses projets de départ lui sont revenus de rechef et de plus belle et j’ai bien peur qu’il soit impossible de les déloger de son cerveau. Nous venons d’avoir une longue conversation où il ne m’a pas parlé d’antre chose que de son inébranlable résolution de s’en aller à Londres la semaine prochaine, afin d’ètre à même de commencer ses études de droit, à la réouverture des cours.

Eh bien, mon père, est-ce que vous le laisserez partir en l’état où il est ? s’écria Jenny avec vivacité.

Non pas assurément, s’il y a pour lui le´ moindre risque. Mais à son âge la convalescence va vite. Nous verrons au surplus comment il sera. Quant à l’empêcher d’ailleurs plus longtemps de suivre son désir, ma foi, j’y renonce. Ce pauvre garçon, j’en ai peur, s’ennuie avec nous. Qu’il essaie donc d’un changement de lieu ; qu’il tente la fortune ; qu’il se divertisse un peu. Nous lui devons tant à présent, ma Jenny, que je n’ai plus le droit de lui rien refuser.

— A cette confidence imprévue des résolutions de Mortimer et du consentement qu’y donnait M. Forster, la jeune fille s’était sentie frappée d’un coup violent. Oh ! elle aimait son cousin, hélas ! et elle l’aimait trop. Ses transes de la nuit, et mieux encore la poignante douleur qu’elle éprouvait maintenant, le lui disaient à ne point s’y méprendre. Tout 2 II