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LA PRÉCIEUSE.

LA PRÉGIBOSE. 118

Il va mourir, il est mort ! cria-t-elle toute saisie de douleur et d’épouvante, et joignant les deux mains ; cette agitation inusitée de la maison, à une pareille heure, est d’un sinistre augure : o mon Dieu ! et ce rêve, ce rêve odieux ! c’est un avertissement du ciel ; non, il ne m’a pas été donné deux fois en vam ! il faut que Mortimer soit à la mort !

Et elle sauta de son lit, passa un peignoir et fut ouvrir sa porte ; elle s’avança sur l’escalier et écouta : le plus profond silence régnait partout.

— — Mon saisissement m’aura trompée ; se ditelle ; tout est calme, rien de fatal n’a pu se passer. Elle allait se recoucher, un invincible mouvement l’arrêta.

Non, non, s’écria-t-elle, avant de m’être entièrement rassurée, je ne veux point risquer de retomber dans le sommeil d’où ces rêves affreux m’ont tirée ; je n’ai pas le droit de mépriser l’avis qu’ils m’ont donné, il s’agit ici de la vie de celui qui a sauvé la mienne. On

Et sans plus réfléchir, elle saisit une bougie, et ne prenant pas même le soin d’assoupir ses pas, elle monta précipitamment au troisième étage où était la chambre de son cousin. La porte en était ouverte à moitié, une lampe brûlait sur le guéridon, Mortimer était immobile. Dormait-il seule-