Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de lady Betty.djvu/34

Cette page n’a pas encore été corrigée
26
UNE FEMME

par pitié, peut-être, m’envoyer à la même école que vous.

C’est bien dit, Fanelly, car je vous aurais vue davantage. Mais s’il y a de la vérité dans l’homme, ajouta-t-il en posant gravement sa main sur son cœur, vous serez ma seule affection en ce monde ; d’amour ou d’amitié, qu’importe ? • — Merci, Larry ! repartit Fanelly, tombée dans une rêverie profonde sur l’épaule de son fiancé, et dardant sur lui ses longs regards à travers ses cheveux blonds épars qu’elle laissait encore tomber avec la grâce abandonnée de l’enfance. Après quoi ils retournèrent avec résignation, lui aux études et aux exercices animés de son sexe, dont il était, il faut le dire, un des êtres les plus régulièrement distingués, et elle, à l’achèvement de toutes ses innocentes perfections de femme millionnaire et milady. Déjà depuis six mois, en les voyant apparaitre ensemble dans le monde brillant de l’Angleterre, on se demandait de tous côtés : à quand le mariage ? c’est un très-beau mariage ; un trèsriche mariage ; un mariage confortable ! quand un double deuil répandit le plus triste augure sur cette. union prochaine et la repoussa de tout l’intervalle des convenances froides comme la mort qui, en moins de huit jours, priva Fanelly de son père et de sa mère, trop tendrement unis pour se survivre. Cet événement frappa la maison de Galt durant —

-