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LA PRÉCIEUSE.

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tes-lui cela vous-même. Ce potage lui vaudra mieux de votre façon. Il le trouvera meilleur. Les deux larmes de Jenny s’étaient tout à fait séchées. Mettre la main à un bouillon de veau aux navets, tremper dans la composition d’un potage ! Si simple, si peu azurée que fût d’ordinaire la jeune fille en la maison paternelle, ces propositions culinaires lui sonnèrent toutefois désagréablement à l’oreille. Elle ne put réprimer une légère grimace dédaigneuse.

Mais, mon bon papa, dit-elle, je serais trèsméchante cuisinière ; je ne sais nullement faire ce bouillon dont vous parlez. —

C’est cela, s’écria M. Forster, que son impatience commença de ressaisir. Voilà comme on élève maintenant les femmes. Elles ne savent rien de ce qui vaut la peine d’ètre su. Elles dansent comme des filles d’Opéra ; elles sont maîtresses virtuoses, harpistes ou pianistes de première force ; elles critiquent les livres quand elles ne les font pas ellesmêmes. Point de haute question d’art ou de philosophie sur laquelle elles ne déraisonnent à perte de vue ; mais demandez-leur ces recettes qu’avaient nos mères, ces petits secrets de ménage propres à soulager un malade ; votre serviteur ! Leurs sublimes talents ne leur ont pas permis de s’abaisser à l’initiation de ces misères. Tenez, Jenny, au lieu de vous mettre dans cette fashionable pen- -