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UNE FEMME

bre d’une grand parc qu’ils venaient de parcourir ensemble dans le plus profond silence. Après ce très-court, mais très-clair entretien, il avait été résolu qu’un mariage serait célébré entr’eux, dès que Fanelly aurait atteint sa dix-septième année, afin que son éducation complétée répondit à la position brillante qui l’attendait dans le monde sous le nom de milady Haverdale ; position soutenue d’une dot immense et d’espérances plus considérables encore. Des deux côtés, près de deux ans s’écoulèrent dans un calme délicieux. Fanelly se laissait doucement aimer et lentement éclore à l’avenir solide que lui promettaient les regards purs et sincères d’Haverdale. Il la contemplait un jour dans une ivresse silencieuse, calculant tout bas combien les avantages qu’elle tenait de la nature s’augmentaient des talents qu’elle amassait, disait-elle, pour égayer la longue route qu’ils avaient à parcourir ensemble. Oh ! ma chère Fanelly ! dit un jour le jeune homme pensif, que vous êtes affable ! que la douceur et la grâce de votre caractère me promettent une belle vie ! ce n’est pas pourtant votre beauté qui m’attire et me donne tant d’amour pour vous ; je suis très-content que vous soyez une belle femme, car tout le monde me proclame heureux en vous regardant. Mais il y a en vous un ciel caché qui me fera vous aimer toujours. Vous êtes UNE FEMME.

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