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LA PRÉCIEUSE.

LA PRÉCIEUSE. me prouver qu’il est chez elle une passion véritable, alors, en honnête homme, obéissant à mon devoir et respectant la liberté de son choix, je me retirerais. Certes, ce ne serait pas moi qui consentirais à être l’instrument de la moindre contrainte exercée contre son inclination. Toutefois, j’ai meilleur espoir. Je considère ma cousine comme atteinte d’une sorte de fièvre momentanée ; permettez-moi d’être son médeein. Si vous ne vous mêlez point de la traiter, si vous restez neutre, à force de soins et de ménagements je la guérirai promptement peutêtre. —

Votre très-humble serviteur, mon cher : neveu ! dit M. Forster. C’est-à-dire que vous me reléguez sur l’arrière-plan ; me voilà père de comédie qui regarderai tout et ne verrai rien. Ainsi, j’abdique mon autorité ; il me faut la remettre toute en vos mains.

Oh ! ce n’est pas pour longtemps. Tranquillisez-vous, mon oncle, vous ressaisirez bientôt le sceptre.

— Prenez-y garde alors, Mortimer, je le laisse tomber sur votre tête, si votre beau projet a tourné mal.

B D’accord, mon oncle, et ce ne sera pas la tête seulement que j’aurai brisée, mais bien aussi le cœur ; car, je vous l’atteste par le nom sacré de Dieu, j’aime Jenny de toute mon âme. 1