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LA PRÉCIEUSE.

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`tion ici que de cette amitié de glace ? Jeune homme que vous êtes, parlez donc autrement d’une jeune fille. Exprimez-vous d’une façon plus convenable à vos vingt-un ans.

— · Pardonnez-moi, mon oncle, répondit Mortimer, dont l’étonnement redoublait pardonnez-moi si mes paroles vous choquent. C’est que je suis distrait peut-être ; je pensais à autre chose. J’avais à vous entretenir d’une affaire sérieuse. —

— A merveille ! voilà une galanterie dont Jenny

  • vous remerciera. Mais au fait, monsieur le distrait,

qu’elle est cette grande affaire sérieuse. Mon excellent ami, ne vous fâchez pas. Il m’en coûte d’insister sur une demande que je vous ai bien des fois renouvelée ; mais je dois revenir à la charge et plus instamment que jamais. Souffrez que je vous quitte, je vous supplie. J’ai vingt-un ans en effet, comme vous me le rappeliez tout à l’heure. Ce sont mes plus précieuses années qui s’envolent et sans profit…. Et que vous importe, si c’est mon plaisir ? Oh ! c’est vrai, je n’ai point à vous désobéir, je n’en ai pas le droit, vous m’avez tenu lieu de père : vous êtes mon père ! aussi écoutez-moi ! considérez ma position. J’abuse depuis longtemps de vos bontés. Je ne vis que de votre générosité. Ah ! je vois ce que c’est ! cria M. Forster, vous êtes las d’êètre en tutelle ! vous voulez de l’in—

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