cœur perverti, que je suis devenu méchant et froid comme elle, n’ayez par peur de mon avenir ; il sera beau mon avenir, j’irai en France, j’irai partout ; je chercherai les femmes, que je fuyais ; leurs regards dont j’avais peur, parce qu’ils me demandaient quelque chose de mon âme, où je cachais Fanelly, pure alors, comme moi ; de mon âme qui se retirait épouvantée devant l’ombre d’une séduction. Je chercherai leurs mains faciles qui s’avançaient vers les miennes ; je les serrerai de rage, et elles prendront cela pour de l’amour ; elles prennent tout pour de l’amour ! et je rirai du creux de mon cœur désert et abandonné. —
— Oh ! vous verrez, vous verrez, dit-il en ser rant fortement au corps, Bingley, alors rapproché de son lit ; et il poussa le plus triste éclat de rire qui puisse s’exhaler d’une telle frénésie ; car c’est une grande et misérable chose que l’amour. Mais vous aviez raison, mon pauvre Bingley, s’écria tout à coup Haverdale, au milieu d’un étrange silence durant lequel ils se regardaieut tous deux avec étonnement : oui ! vous aviez raison, poursuivit-il, sans pouvoir retenir des sanglots convulsifs, je crois que je l’aime toujours ! et il s’évanouit.
— Triste mystère des cœurs qui s’enferment ! pensait Bingley, en lui prodiguant avec ordre et recueillement tous les secours de sa tendre pitié, —
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