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LA PRÉCIEUSE.

LA PRÉCIEUSE. jeu de hasard le plus dangereux qu’aient inventé les hommes ?

— — Ah ! je vous vois venir, monsieur Belfield. Vous allez essayer de m’entortiller dans les fils de vos maudites questions ; mais vous ne réussirez pas, , je vous en préviens. Non, sur mon honneur, je n’ai nulle arrièrepensée insidieuse. Répondez-moi vous-même franchement. N’êtes-vous pas de mon avis quant au mariage ? Ne m’accordez-vous pas que, tel que l’a constitué la société, toutes les chances de bonheur (qui ne sont pas nombreuses) sont purement aléatoires ? —


Eh bien ! d’accord, dit M. Forster hésitant un peu, et éprouvant quelque chose des perplexités que doit ressentir une moucbe qui se voit jetée par le vent dans une toile d’araignée. Et pourquoi le mariage est-il une loterie ? pourquoi est-il si rarement heureux ? continua M. Belfield ; n’est-ce pas parce qu’en formant une alliance, les familles s’occupent bien plus des conyenances que de l’inclination des époux ? — Vous avez raison, reprit M. Forster. Un père sage et qui veut la félicité de sa fille ne doit-il point s’efforcer de lui inspirer, sinon de l’amour, au moins une affection profonde pour l’époux qu’il lui destine ? Sans aucun doute, répondit M. Forster. —

- B .