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UNE FEMME.

LA FIANCÉE. 291

les mariages ; j’ai couru sur ma porte, croyant que mes yeux me trompaient ; c’est alors que j’ai appris toute l’histoire par ceux qui les ont vus entrer, sortir et remonter en voiture au parvis de l’église. Comprenez-vous, madame ? Sally Sadlins et des gants de soie, fagotée en fiancée, portant son énorme bouquet blanc comme les plùm-puddings qui lui ont valu sans doute son entrée dans le cœur de votre oncle ? on ne pouvait apparemment le séduire que pár là !

— Oh ! madame Simpson ! s’écria la nièce en portant vers le ciel deux yeux qui n’étaient pas assez doux pour le lui ouvrir, ai-je été assez indignement déçue par cette insinuante et fausse fille ! elle qui semblait si rassise, si humble… si repoussante ! et mon vieux fou d’oncle, miséricorde ! a pu se marier à une chose si vulgaire !… j’étouffe de honte pour hui, je l’étrangle rais, cette indigne syrène ! Ne vous agitez pas ainsi, chère dame, interrompit madame Simpson, commençaut à craindre les effets de sa langue trop zélée, et cherchant dans sa tête les moyens de reculer adroitement devant ce torrent de douleur, ce qu’elle fit avec assez de’ convenance, en voyant entrer M. Thorns, qu’elle accueillit de trois révérences dolentes et discrètes qui voulaient dire : Je me sauve, c’est votre tour ; je n’ai pas le courage d’assister à la bourrasque don’t vous menacent le sort et votre femme.