Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de lady Betty.djvu/226

Cette page n’a pas encore été corrigée
218
UNE FEMME

LA FIANCÉE. loir, ou petite salle de compagnie, pour cacher autant que possible les plaques rouges que l’étonnement et l’émotion faisaient monter à ses joues plus sincères que ses lèvres qui s’efforçaient de sourire. La

vue de cette figure de veuve qui la poursuivait comme un triste songe aurait suffi seule pour la surprendre ; mais il y avait de plus dans les manières agitées et la contenance défaite de cette veuve mouchetée, je ne sais quoi d’inexplicable qui donnait un intérêt puissant à sa visite inattendue. Dieu nous bénisse ! madame Thorns, s’écria la visiteuse dès qu’elle put retrouver son haleine entrecoupée par la rapidité de sa course. Avez-vous pu croire… Quand vous avez appris que votre oncle… votre misérable oncle ?… Et sa bouche demeurait entr’ouverte, sans pouvoir achever. —

— Bon Dieu ! s’écria à son tour madame Thorns, fanatisée par l’air d’égarement de la veuve, qu’est-il arrivé ? mon pauvre cher oncle ! que voulez-vous dire ?… malade !… mourant ! hélas mourant, poursuivit-elle, n’obtenant aucune réponse et atteignant à la hâte son chapeau et son voile pour sortir. —


Ah ! bien oui ! vous n’y êtes pas, vraiment ! glapit madame Simpson. Je pensais que vous aviez appris…

Pauvre oncle ! adoré ! oncle à jamais regretté 1.. -