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UNE FEMME

femme, ayant été payée comptant par l’oncle pressé de sortir des affaires. Le marchand de bas, homme simple et exact, en recevant ce don du loyal Fo grum, s’était soumis à prendre la nièce par-dessus le marché, d’autant qu’elle savait écrire et compter avec une grande exactitude. C’est elle qui, avec l’infatigable persistance des faiseurs de multiplications, avait deviné sous l’enveloppe rogue et formidable de Sally Sadlins, un trésor inestimable de pudeur, un vrai garde-fou contre tous les coups de tête de l’homme fragile. Elle enchàssa donc avec un art admirable dans l’existence placide du bien-aimé propriétaire de la maison blanche, ce joyau terne, mais solide, fait pour résister des siècles aux frottements de l’ennui et aux langueurs de la domesticité. De ce côté, du moins, elle était sûre que rien ne devait intercepter le cours droit et légitime de l’héritage grossi par trop d’économie pour n’être pas. souhaitable. Les rentes de M. Fogrum étaient si transparentes de probité, que cent fois le jour elle appuyait sa sécurité de nièce contre le rempart qu’elle avait elle-même planté au pied de ses futures possessions.

Un vent d’alarme venait pourtant de rider tout à coup ce beau calme, fruit de tant de prévoyance. M. Fogrum avait été vu trois fois frappant à la porte de madame Simpson, et une quatrième fois i