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UNE FEMME.

LA DERNIÈRE TOURNÉE DUE SHOQLER. gards épouvantés… car il y voyait nne lutte à braver, il se hata d’ajouter pour en finir : Je m’embarque cette nuit. Je le savais ! dit-elle d’une voix recueillie et lente qui parut terrible à son amant, en sortant de ces lèvres sans couleur.

Il va donc arriver maintenant ce que je ne peux dire, ce que je sens en dedans de moi… ce que mon cœur m’annonce depuis trois ans ! Veuxtu être averti, Frank ? poursuivit-elle avec un regard fixe et profond de la seconde vue : veux-tu être averti ? si tu le veux, je me jette à tes pieds, je t’implore… tu te dégagèras pour l’amour de ton âme, de ton Dieu, par celui de ta tendre et malheureuse Jane… Je te crierai, demeure ! demeure !… mais non, car ce serait en vain : vous irez, vous reviendrez, alors…

Un cri sourd sortit de son cœur et fit tressaillir Frank dont elle serrait fortement le bras. Non, vous ne voulez pas !… Elle mit alors ses mains délicates sur l’épaule du jeune homme étonné, et parcourant rapidement sa figure de ses regards avides et curieux, elle murmurait des paroles d’un sens indéfini dont l’obecurité plaintive fit de nouveau tressaillir l’intrépide smogler ; puis, elle prononça tout haut avec une incompréhensible tristesse : entire

· Dis que tu ne veux pas !