Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de lady Betty.djvu/186

Cette page n’a pas encore été corrigée
178
UNE FEMME

178 : LA DERNIÈRE TOURNÉE DU SNOGLER. neux dans la nuit. Elle avait revu cette figure voilée, cette ombre, matte et informe ; cette apparition. noya sa joie, d’une sueur froide : mais se retournant vivement, et plongeant sa tête sous ses cou vertures, Jane ne retrouva bientôt dans un profond sommeil, que des visions du ciel et de Frank pardonné ! de Frank vertueux par amour pour elle. Un hasard fort rare avait attiré deux jours de suite M. Darcey hors de sa maison. Le lendemain Franck retrouva Jane encore seule à l’heure où il avait promis de revenir. Il s’arrêta sur le seuil de la chambre où elle était assise, la regardant de loin, la voyant souriante et calme, belle et sûre de lui : mais il n’entrait pas. On eût dit ses pieds allourdis par une inconcevable hésitation ; son visage était à la fois påle et coloré ; il semblait traîner avec embarras, les indices accusateurs d’une nuit passée dans l’orgie, qui communique aux sens une faiblesse insurmontable et qui imprime aux regards une fierté stupide. · Dédaigneuse de la vie, Jane fixa sur lui ses yeux. pleins d’anxiété ; plusieurs minutes de silence se passèrent ainsi à la fin, il entra brusquement et dit en affrontant le long regard de Jane :

Eh bien ! Jane, tout est résolu. Ma détermination reste la même ; mais dans deux semaines, trois, au plus…

Deux… trois semaines ? que voulez-vous dire, -