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UNE FEMME.

L’ALBUM DE LADY BETTY. n’en avait conservé que celles où j’avais écrit quelques-unes de mes pensées et mes deux derniers incomparables sonnets, dignes de Pétrarque. Pétrarque ! oh que n’avais-je la fidélité de son cœur comme j’avais son génie ! Que n’était-elle Laure elle-même, elle serait moins à plaindre ! O douce et chère Betty, quel chef-d’œuvre de séduction et de flatterie était cette touchante épitre ! Que vous connaissiez bien les bons caractères et les mauvais poëtes ! Hélas ! vous m’eussiez désarmé vite, si j’eusse encore eu de la colère ! mais il y avait longtemps que je ne vous en voulais plus ! l’expérience m’avait appris que vos petits artifices étaient chose bien innocente et du droit naturel des jeunes filles ! Oh ! oui, votre bonheur eut-il encore dépendu de moi, il n’est rien que je n’eusse fait pour l’assurer ! Que votre justification ne s’y prenait-elle un peu plus tôt ! elle venait trop tard ! il me fallut répondre à votre tendre invitation par une excuse que vous dutes juger péremptoire. Il y avait une semaine que j’étais marié.