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UNE FEMME.

L’ALBUM DE LADY RETTY. 145

N’eût été la vitesse de sa course, j’aurais peut-être usé des commodités de se pendre qu’offraient les grands ormes de l’avenue, mais ma monture m’emportait d’un tel train qu’elle ne m’ent pas volontiers. permis de mettre pied à terre pour profiter de cette ressource.

J’espérais au moins être à jamais hors de la vue et de l’atteinte de tous les habitants de Dakenshade. Nouvelle erreur. Je n’avais pas fait deux milles que je faillis tomber, moi et mon cheval, à heurter la calèche de lady Layton qui ramenait au logis l’intéressante Betty. J’avais été contraint, bon gré mal gré, de m’arrêter et de saluer ma belle ci-devant bien-aimée. La rencontre fut des plus touchantes de son côté. Elle ne savait par quelles paroles reconnaissantes me payer de l’empressement que j’avais mis à venir au-devant. d’elle. La chère âme n’était plus que flamme et passion. Elle respirait enfin ! de quel poids elle était soulagée ! Elle. était délivrée de l’impertinente compagnie de l’illustre lord ! sa santé en était déjà rétablie ! elle sentait toutes ses forces revenues ! elle était toute prête à recommencer nos cavalçades ! Il faudrait le soir même ordonner qu’on tint l’àne, pour le lendemain, tout sellé et bridé.

Il résultait de ces épanchements que la promenade à l’école de charité n’avait nullement répondu › aux espérances qu’elle avait inspirées. J’avais done 13