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UNE FEMME.

L’ALBUM DE LADY BETTY. 141

— noyant ou en me faisant sauter le crâne. — Barbara était incontestablement plus jolie que sa sœur, et bien mieux faite, mille fois plus sensée et spirituelle ! Douce et bonne Barbara ! Comme elle s’était noblement sacrifiée en me cédant à Betty ! Car elle m’avait aimée aussî, elle, la belle enfant aux yeux noirs ! Que disais-je Elle seule m’avait aimé véritablement ! Et moi je m’étais trompé, voilà tout. J’avais aimé d’abord les deux sœurs, puis j’avais cru préférer la blonde ! Là était mon erreur ! C’était la brune que j’adorais réellement à mon insu. Quelle fatale méprise m’évitait la protection du ciel ! Mais je le remerciais à genoux ! Combien j’étais heureux qu’il m’ent ouvert les yeux et arrêté au bord du précipice ! Il n’était donc pas trop tard pour récompenser ma vraie bien-aimée de sa tendresse discrète et cachée ! Oh ! suprème félicité ! ce serait Barbara qui prendrait ma vie et recevrait la mienne ! Barbarà était la femme que Dieu m’avait destinée ! Elle serait la mère de mes enfants, elle, et non plus la parjure Betty qui avait rompu elle-même, grâce à la Providence, les liens dont je m’étais imprudemment laissé garrotter. L’enchanteresse avait détruit son charme, de sa propre main ; mon cœur, ma raison, mon libre arbitre, tout m’était restitué, J’avais besoin d’épancher mes sensations qui débordaient. J’entamai promptement les aveux. Ce fut de part et d’autre une inexprimable confusion :.