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UNE FEMME

L’ALBUN DE LABY BETTY. ment dans la lecture du journal de mon ange aux yeux bleus. Les pages ou j’avais autrefois tracé quelques lignes, étaient les premières ; je les sautai impatiemment ; enfin, j’arrivai à celles où elle avait fait parler son cœur ; elle commençait par noter le jour où je lui avais donné l’album, puis elle exposait sérieusement les projets d’amendement qu’il lui avait suggérés. Un memorandum suivait, qui énumérait les raisons qu’elle avait d’aimer M. John. Je pressai le charmant volume contre mes lèvres et je poursuivis.

Voici quelles étaient ces raisons de m’aimer qui étaient classées par ordre et numérotées : « PREMIÈRE RAISON. En fait de mariage un bon caractère est préférable à un grand esprit. Si le cher John n’est pas fort sur le dernier article, ce n’est pas sa faute ; son excellente nature établit suffisamment la compensation. » —

. —

Folie ! pensais-je. Est-ce à dire que je suis un imbécile sans méchanceté, un mouton qui lèche la main qui lui tond le dos ; est-ce bien là le sens ? n’y a-t-il point de faute d’impression ? mais non : le texte est parfaitement clair et correct. Il n’y a point d’erreur : avançons toutefois ! « <. SECONDE RAISON. La beauté n’est nullement nécessaire chez un mari. John se croit un Adonis, il s’admire beaucoup ; tant mieux