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UNE FEMME

L’ALBUM DE LADY BETTY. une blonde adorée ! elle le reçut en ses deux mains, le pressa contre son cœur, et me jura qu’elle lui conserverait l’usage que je lui avais donné. Bien mieux, elle y consignerait ingénuement tous ses torts, toutes ses fautes : ce livre serait son confesseur, si bonne protestante qu’elle fùt. La lecture des péchés qu’elle lui aurait confiés serait pour elle, peut-être, le meilleur moyen de s’amender. Hélas ! le sommet de la félicité n’est pas un plateau bien large ! Pourquoi faut-il encore que le peu de mortels qui se sont hissés jusqu’à cette cime désirée ne s’occupent qu’à s’en précipiter les uns les autres ?

J’avais vécu à Dakenshade fort paisible dans mes amours, sans troubles, sans jalousie, mais à vrai dire sans beaucoup de mérite, car pas une figure d’homme n’avait été sur me brisées et ne m’avait disputé le terrain. Mais voici que tout d’un coup un personnage se rua entre nous, qui menaça d’abord fort dangereusement ma position. C’était une manière de fashionable, un lord, un élégant de qualité qui menait lui-même sa voiture à quatre chevaux de pur sang, et coupait ses habits de sa propre main. Il avait le visage parfaitement à la mode, c’est-à-dire cadavéreux et dévasté. Il possédait au suprême degré cette suffisance impertinente et languissante à laquelle la beauté ne résiste pas. En résumé, c’était l’homme du monde le mieux 1