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UNE FEMME

prendre l’haleine qui lui manquait, le ministre commença le service du mariage, dans lequel il usa de toute la promptitude imaginable, sans qu’il fût pour cela moins indissoluble devant Dieu et devant les hommes ; car le père épouvanté et le futur bondissant entrèrent à temps par la porte du cimetière pour entendre, dans l’église sonore de sainteAgnès, miss Anna prononcer : « Je le veux ! » aussi distinctement qu’elle avait articulé dans l’autre : « Je ne veux pas. »

Je m’oppose au mariage ! vociféra le comte avec une voix de tonnerre. —

Je suis en âge depuis une heure, répliqua la mariée, en manière de parenthèse au vœu solennel d’obéissance qu’elle prononçait alors, et qu’en dépit de l’interdit paternel, elle acheva tout haut devant Dieu, le prêtre, et son époux. Je vous déshérite ! balbutia le colérique FitzAymer. Je

te dote de tous mes biens terrestres ! interrompit le jeune époux en la soutenant dans ses bras avec un regard d’inexprimable gratitude. Et les rites des épousailles arrivèrent ainsi à leur conclusion en présence du père indigné. Quant à Greystock, ne voyant nulle raison qui l’obligeat à en apprendre davantagé, il rejoignit en toute hâte le riche carrosse qu’il n’avait pas commandé pour une fuite honteuse ; il hurla, à ses valets étonnés, —

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