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UNE FEMME.

et renversée d’une surprise sanguine, n’êtes-vous pas honteuse, Anna ! n’êtes-vous pas honteuse ?… Jeter cette insulte au marquis de Greystock ! Si le marquis de Greystock avait eu le moindre sens, ma mère, répliqua la belle audacieuse, il m’eût épargné la peine de venir jusqu’ici, et se fát évité à lui-même l’affront d’un refus en public ; mais il ne veut rien croire. —

Achevons, miss, achevons ! murmura sévè rement le comte, je ne serai pas joué, persifflé ainsi ; je persiste à ce que vous remplissiez votre engagement avec le marquis. — Je n’ai jamais contracté d’engagement avec lui ! s’écria miss Anna avec éclat, juste ciel ! jamais. Je l’ai contracté pour vous, moi ! —

– C’est vrai, mon père ; mais c’est tout à fait autre chose.

— – Je vous jure, miss, que cela revient au même, et que vous épouserez le marquis ! repartit le comte en serrant fortement le poing, tandis que ses deux soureils n’en faisaient plus qu’un et que ses yeux se fixaient furieux sur sa fille. — Impossible, mon père ! car l’église regarde le consentement de la femme tout à fait indispensable à la cérémonie ; et comme je suis sincère, il m’est impossible de dire out, quand le ministre me demande si je veux pour époux un homme que je hais de toutes les forces de mon cœur.