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UNE FEMME

Tout à coup un silence profond succéda au chut sonore et plein d’autorité du ministre ; car le marquis avait déjà prononcé son assentiment à cette importante question.

· Veux-tu prendre cette fille pour ta femme ? Tout l’auditoire haletant se tourna en même temps que le ministre vers la flancée, quand il ajouta, d’un ton pluís bas et un peu altéré n’ignorant pas la nature de ses émotions à ce moment suprême

Veux-tu prendre cet homme pour ton mari ? Il n’espérait d’abord qu’une longue hésitation, un flot de larmes ou un absolu silence. Lady Anna trompa son attente ; elle hésitait rarement sur quelque chose que ce fût, et disait toujours sa pensée la plus secrète : aussi répondit-elle avec une admirable concision : —

Je n’en veux pas ! Et cela d’un ton si haut, si distinct, que cette vive réponse, qui paraissait à peine sortir du cœur timide et renfermé d’une jeune fille, résonna solennellement dans toute l’étendue de la vaste église.

— Alors se retournant courageusement vers l’épouseur, devenu vert de saisissement, elle ajouta : Je vous l’avais dit, monsieur. Maintenant vous croirez, j’espère, que je parfais sérieusement.. · Quelle conduite ! s’écria la mère, étouffante —

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