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LES FOSSOYEURS. Écritures, c’est que les jeunes ont été meilleurs chrétiens que les vieux, et qu’ils lisent leur Bible avec plus de fruit que leurs pères ; car elle leur commande d’aimer, et non de haïr : non pas, pourtant, que le vieux milord Deepdale, mon lu mineux maltre, eût refusé sa bénédiction réconciliante à ces jeunes tiges qui demandaient à s’unir ; mais votre lord Fitz-Aymer est un père tellement coulé en bronze, qu’il préfère sa propre vengeance et celle de ses haineux ancêtres, que je tiens là, sous cette clé, froide comme eux, au bonheur de son unique enfant, en lui ordonnant de devenir la proie de votre immense et ridicule marquis de Greystock ! Oui ! père coulé en bronze ! père coulé en bronze ! répéta-t-il, en frappant de sa clé formidable sur le vieux guichet, criblé de clous, qui retentit dans l’écho sépulcral. Homme sage entre tous ! voulez-vous dire, puisqu’il marie son noble rejeton à un marquis ; ce qui est, ma foi, bien autre chose qu’un comte, voire même un duc !
— Votre jugement s’en va, mon pauvre voisin, reprit le modéré Pitpipe, en hochant la tête d’un air de compassion. Je serais honteux d’avoir la moindre part dans l’union de ce couple : joindre ce vieux noble fané à la belle et brillante lady Anna c’est faire un bouquet nuptial d’une ortie et d’une rose !
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