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LE BAISER DU ROI.

délicieuse toilette perdue, se fût résignée à subir ses galanteries et sa vulgaire admiration. Cette machine de guerre fût restée six mois devant elle sans qu’il en sortît un compliment. La seule manifestation du trouble qui dérangeait sa gravité, c’était de rire bruyamment de ses propres paroles aussi lourdes que lui. Christine, dans la contrainte où la tenait son respect pour son père, semblait chercher à tout moment par quelle porte pourrait se sauver l’ennui mêlé d’indignation que lui causait la présence d’un tel prétendant à sa main. Son cœur, plein d’une image charmante, irrité de la présomption de ce morne rival, bondissait prêt à s’écrier : Le comte Ericson, miséricorde ! Le comte Ericson ! Et comme si l’insoutenable Ericson eût eu la conscience des réflexions hostiles qu’il inspirait, il s’efforça tout-à-coup de lancer au-dehors tous