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LE BAISER DU ROI.

Tout sujet politique était donc resté pour Christine un véritable fruit défendu. Le diplomate ne supportait nulle voix féminine en affaires d’état. Depuis peu cependant il avait révélé beaucoup de nouvelles de la cour à sa fille, et toujours il s’en allait louant le jeune monarque dont il se flattait d’être le seul favori, recueillant jour par jour de somptueuses marques de sa partialité. Il est donc facile de s’expliquer comment ce prince guerrier, dont les précoces conquêtes avaient rempli l’Europe d’étonnement et d’admiration, s’était fait, par un jour de curiosité toute neuve en lui, introduire secrètement auprès de la belle Christine, et par quelle influence, en dépit de son antipathie avouée pour le sexe qui ne se bat point, il était alors au nombre des admirateurs cachés d’une jeune fille solitaire et charmante.