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LE BAISER DU ROI.

rêter long-temps à une idée triste, elle essaya un peu de colère.

— Vous ne me croyez pas destinée à augmenter la liste des amantes fidèles, à ce que je vois, et cela en dépit même de la dernière preuve que vous venez de surprendre de ma bonne foi, espion !

— Sèche cette larme, Christine ! je ne pas assez stoïque pour braver une telle éloquence.

— Pourquoi me fais-tu pleurer ? dit Christine en souriant déjà ; était-ce donc pour le plaisir enfantin de sécher des larmes avec tes lèvres ?… ou bien étais-tu en effet jaloux de quelque rival imaginaire ? que sais-je ? de cet antidote aux émotions