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gnie, puis se fit servir une tranche de lard et une pinte d’ale. Du reste, il semblait fort avare de ses paroles, et le bavardage de la vieille Mysie n’obtint de lui que des signes de tête affirmatifs ou négatifs.

L’attention de miss Molly s’était portée machinalement sur le silencieux voyageur ; elle ne tarda pas à surprendre certains regards d’intelligence entre le marin et lui. Évidemment ces deux hommes se connaissaient ; pourquoi donc en faire mystère ?

Si la jeune fille eût pu croire un instant ses soupçons mal fondés, une circonstance décisive l’aurait tirée de son erreur. Lorsque le marin eut dévoré avec un incroyable appétit les derniers débris du poulet, il se leva, fit quelques pas vers l’autre voyageur et lui dit à haute voix : Comment va l’appétit ? — Assez bien, reprit le nouveau-venu.

Entre la question et la réponse, le marin