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dedans, dénotaient une force physique peu commune. Il portait le costume de simple matelot. Un bâton noueux, un poignard, en partie caché sous sa veste de marin, et que soutenait un baudrier de cuir, tels étaient ses moyens de défense. À travers la brusquerie de ses manières, un œil exercé aurait pu discerner une aisance et une noblesse qui ne s’accordaient guère avec l’humble physionomie de ses vêtemens. La boue qui couvrait son pantalon jusqu’au genou témoignait d’une longue course faite à pied, par des chemins détestables ; cette circonstance ne contribuait pas à donner une haute idée des ressources pécuniaires du voyageur, dans un pays où le moindre fermier avait un cheval à sa disposition.

Après avoir recouvré peu à peu son assurance et considéré l’équipement de son