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surait alors les inconvéniens, elle en calculait avec effroi les résultats. Elle avait trouvé du courage pour lutter contre les angoisses les plus poignantes de l’âme, elle n’en trouva pas pour résister à l’accident le plus trivial de la vie positive.

Après avoir balbutié un non, qui produisit sur toute la personne de l’hôtesse une sorte de commotion électrique, la jeune fille, vaincue par l’humiliation, pencha la tête et s’évanouit.

— Dieu me pardonne ! la dame se trouve mal, dit la servante ; il faut la délacer, il faut lui faire respirer du vinaigre, il faut…

— Il faut vous taire, maudite sotte, reprit sa maîtresse, revenue subitement à son naturel acariâtre, grâce à l’aveu qu’elle venait d’entendre. Du vinaigre ! du vinaigre !