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mens de miss Molly furent bien vite transpercés. L’eau, en détrempant la terre, multipliait encore les inconvéniens d’une route assez peu praticable d’avance. Tantôt le pied de la voyageuse glissant sur un sol gras, elle courait risque de perdre l’équilibre ; tantôt de larges fondrières qu’elle franchissait à grand’peine inondaient ses jambes d’une vase bourbeuse et glaciale. C’était un tableau à fendre le cœur, que celui de cette jeune fille, si frêle, si délicate, luttant ainsi contre la rigueur des élémens, et luttant presque sans défense. En effet, cette mince chaussure, ces tissus de mousseline, ces étoffes transparentes, pouvaient-ils la garantir du froid et de l’averse ?

La pâleur répandue sur tous les traits de miss Molly accusait son extrême fatigue. Une pareille épreuve dépassait ses forces ; elle était harassée, rendue, et elle eût succombé