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DE LADY BETTY.

diable une tâche aisée que de nous découvrir. Il arrivait bien pourtant jusqu’à nous. À force de battre les berceaux, il nous apercevait enfin assis sur quelque banc rustique bien étroit, cachés là comme en un nid. Aussitôt que le maudit ambassadeur approchait, je commençais à discourir à haute voix touchant les beautés de la nature, et Betty s’écriait que j’étais le meilleur philosophe de l’époque. Sur quoi nous regagnions innocemment la salle à manger.

Après le déjeuner je suivais ordinairement nos jeunes ladies à leur salle d’études où je couvrais intrépidement les pages de leurs scrapbooks de mes aquarelles et de mes poésies. Pendant que je m’escrimais ainsi de la plume ou du pinceau, Betty regardait patiemment par-dessus mon épaule, tandis que Barbara, pour se divertir et m’inspirer, frappait des deux mains et de toutes ses forces les touches