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dégonflant sa poitrine, détendit un moment la peau rose et tendre de sa figure déjà moins hardie. Il s’avoua même pour la première fois que sa mère ne lui faisait pas le moindre mal quand elle disait qu’elle le fouettait ; que c’était vraiment l’ombre du fouet. Il se l’avoua, car enfin, sa tante était très-loin… sa position était déplorable, la porte de l’école ne troublait plus son jugement ; il était donc là sous l’œil de Dieu et devant sa conscience : la vérité étincelait nue au soleil ; il soupira.

Ah !… je crois que vous ne serez pas fâché de le laisser là un moment tout seul, d’autant plus qu’à force de marcher il arrive à la fin près d’un moulin, qui tourne dans une écluse. Ce bruit limpide et les flots d’écume qui jaillissent sous un petit pont jusqu’à sa personne penchée en avant lui rendent la vie, la force… et l’étrange imprudence que nous ne saurons que trop tôt, avec ses suites méritées.