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je ne m’arrêterai pas ; Émile tombera ; et pendant que je lui mangerai la tête, pour faire semblant, toi tu feras un cri de guerre : oak ! oak ! et nous nous battrons. — Hardi ! répliqua l’aîné, et la pièce commença.

Les flèches jouèrent leur rôle, rôle affreux !

La mort montre un bout de sa faulx partout ; on dirait que les enfans l’agacent dans leurs jeux pleins d’imprévoyance : elle tourne autour de ceux qui n’ont pas de respect pour les ordres de leur père.

Les flèches en apparence plus élégantes qu’acérées, ressemblant par leur extrémité à l’aile d’un oiseau gracieusement ouverte, s’entre-mêlèrent bientôt, aux acclamations confuses de : oak ! oak ! et de tout ce qu’on pouvait inventer de plus sauvage. Lorsqu’une douleur aigue arracha un vrai cri, un vrai aïe ! si naturel, et si perçant qu’il termina le combat. Alfred était blessé au doigt, et, bien qu’il voulût rire, il pa-