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trouver ses postures soigneusement gardées sur les murailles. Tout le monde n’est pas peintre au village, mais presque tout le monde est bon ; c’est pourquoi l’on s’y rassemblait souvent autour de M. le curé, pour l’entendre lire dans l’écriture d’Hilaire, tout ce qu’il écrivait de si amical qu’on s’essuyait les yeux, parce qu’il ne finissait pas une de ses lettres sans dire « J’embrasse mon village, et je tâcherai de lui faire honneur ! » et M. le curé embrassait tout le monde. On pouvait bien dire, qu’après Dieu, il avait fait un peintre célèbre d’un berger, en lui donnant de puissans protecteurs, et de sages conseils !

Aussi M. le curé montre-t-il une chambre toute pleine des couronnes d’Hilaire : le berger-peintre les lui a toutes données avec son portrait aux pieds nus, recevant du saint homme son premier livre et ses premiers souliers.