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mobile et curieuse, avec tous ses cheveux épars ; on s’arrêtait.

On disait : Qu’est-ce que tu regardes donc là-bas, Hilaire ? « Ah ! mais… » répondait l’enfant à qui les mots manquaient. « Ah ! mais ! » Les vieux passaient et se mettaient à sourire. Ils n’avaient jamais vu un petit berger si peu causeur.

Non pas rentré au village pourtant : on eût dit qu’alors il fermait sa boîte à couleurs, de concert avec le soleil, qui, le soir, emporte les siennes. Le petit Berger dansait, courait autour de l’église, jouait à tous les jeux bruyans des garçons, qui ont besoin, dit-on, pour grandir, de pousser leurs voix, de gambader, de s’étendre, en tous sens.

Hilaire alors était le plus fameux ; il attelait les autres après lui, si l’on peut dire cela. Tantôt sur une charrette, tantôt sur un cheval, escaladant un bœuf, ou le remplaçant à une charrue renversée qu’il redressait tout seul, c’était un lutin de mouvement, d’é-