Page:Desbordes-Valmore - Le Livre des petits enfans, 1834 (Hauman).pdf/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(180)

seras tombé du toit, sans pouvoir voler. Mais je te ferai un nid ; j’y mettrai de la laine chaude pour t’y coucher, et tu auras ta nourriture de ma main, jusqu’à ce que tes ailes soient repoussées. Ainsi, ne crie pas, pauvre oiseau ; cela me fait mal dans le cœur de t’entendre gémir.

Elle nourrit ainsi le jeune oiseau jusqu’à ce qu’il pût sautiller et voler. Georges le regardait avec joie, tout guéri qu’il était et si familier qu’il s’élançait de sa cage, quand on lui disait seulement : petit ! petit ! Georges fut si content qu’il embrassa Marie, en lui disant : tu es bonne !

Par un jour de soleil, et tout près du printemps, Marie regardait le ciel à travers la fenêtre et dit en elle-même : C’est pourtant là le vrai séjour des oiseaux : le nôtre à des ailes à cette heure ; quelle serait sa félicité de remonter vers ces beaux nuages d’or, et dans ce fond d’azur, sa splendide maison, sa première maison.