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cuisans, appliqué sur une chair tendre et délicate. La fraîcheur du soir arrêta d’abord l’effet douloureux de l’herbe. Cependant une inquiétude involontaire agitait l’enfant qui passait à chaque instant les mains sur ses joues, et son menton plus blanc et plus rose qu’à l’ordinaire. Mais la lumière, qui pâlit tout, atténuait l’éclat de cette nuance fiévreuse qui la rendit d’abord plus belle en faisant scintiller ses yeux d’une flamme souffrante.

Oui, elle commençait à souffrir ; mais sans le démêler clairement, sans se plaindre surtout ; disant dans son cœur :

— Bah ! ce sera bientôt fini, Minette est ma bonne amie : elle n’aurait pas voulu me faire du mal !

Minette mangeait des fraises ! Hyacinthe la regardait, et se détournait souvent pour gratter sa figure, et une fois aussi pour pleurer.

La nuit, ce fut terrible. Elle rêvait des