vait surtout quand le jour tombait, et il eût donné tout au monde pour revoir une fois encore éclater ces ardentes lumières qui avaient enflammé l’air et son imagination de cinq ans. Mais il n’avait rien du tout pour acheter un feu d’artifice, et il rêvait sur le bord de la chaumière de son père.
Les yeux fixes et la tête penchée, il cherchait un moyen d’assister encore à cette fête du soir qui l’avait rempli d’émotion et d’étonnement.
Une idée simple et fatale traversa son petit cerveau, comme une lueur traverse l’obscurité. Demeuré seul pour garder la maison, dont son père et sa mère s’étaient forcément éloignés un moment, il saisit une lampe qui pendait sous l’âtre, et porta lui-même sa flamme dans tout ce qu’elle pouvait dévorer. La grange recélait de la paille, des foins secs, et le feu se répandit avec une telle rapidité qu’il s’élança comme des langues dévorantes vers le ciel, consu-