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l’enfant des champs-élysées.

dis que les jambes très-minces de Zolg le disputaient d’empressement avec celles des chèvres, le berceau mobile du petit Michel était presque toujours entouré d’une trentaine de jeunes amateurs devenus sa garde à pied. Essoufflés et criant comme des paons à côté des chèvres éperdues, ils manquaient rarement l’heure du rendez-vous, et leur escorte plaisait à Michel, qui les cherchait des yeux sitôt qu’il sortait de la maison de sa mère. Alors, c’était pendant une heure des hourras charmants, ébranlant les feuillages, faisant voleter d’arbre en arbre des centaines d’oiseaux étonnés, qui n’avaient pas réellement peur ; car ces oiseaux familiers semblaient comprendre que ce n’étaient point là de vrais chasseurs, et ils n’allaient pas loin ; au contraire, ils tournaient curieusement leur tête vive au bord des branches vertes, pour s’enquérir des causes d’un tapage si éclatant.

À travers les derniers rayons du soleil couchant, qui pénétraient comme des