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l’enfant des champs-élysées.

jamais sa présence ; cette charmante voiture n’était entourée d’aucun danger brutal ; elle n’avait pour guide qu’une jeune et forte fille de huit à neuf ans, surveillée par un honnête serviteur qu’elle appelait Zolg, à la mine allemande et consciencieuse. Cet homme semblait choisir des yeux les pierres les plus larges et le terrain le plus uni, afin d’éviter un choc à l’enfant pâle et blond qui se balançait dans la calèche comme au bras de sa nourrice. On ne pouvait douter qu’il ne fût un très-heureux enfant, bien qu’il ne le dit pas encore intelligiblement, car il avait quatre ans au plus, et sa mère, qui pouvait l’envoyer se réjouir dans l’air pur, avec une sœur robuste et un guide attentif, était donc elle-même une très-heureuse-mère. C’est ce que pensaient toutes celles qui, leurs enfants par la main, regardaient filer le merveilleux carrosse sous les grands arbres de l’immense promenade.

Le teint délicat du jeune maître à la calèche dénotait bien un peu de retard