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l’enfant des champs-élysées.

Les écoliers attristés ne firent plus de bruit en passant devant la maison. Tandis que Rosa retenait sa mère au chevet de son lit, on vint, au nom du premier magistrat, demander de nouvelles instructions sur cette aventure fatale. Il est impossible de décrire le combat qui s’éleva dans le double désespoir de la mère. D’abord elle se précipita vers l’escalier, croyant qu’elle seule pouvait éclairer la justice et lui bien peindre son enfant ; puis, s’attachant tout à coup à la rampe, elle dit à Zolg qui la suivait : « Empêche-moi de sortir ; si je ne trouvais pas Rosa vivante, je croirais m’être vengée d’elle en l’abandonnant à mon tour ; j’aime mieux mourir de douleur que de remords. »

Zolg, qui savait les moindres détails et qui brûlait d’agir, se rendit en toute hâte à l’ordre du préfet, qui, heureusement, était très-humain et qui avait des enfants. Il reçut lui-même l’honnête serviteur et l’écouta très-attentivement. Toute la déposition de Zolg ve-