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l’enfant des champs-élysées.

timide ? Est-il tombé ? Non ; pas un cri n’a été entendu, et quand les enfants tombent, ils pleurent. Celui-là pourtant moins que les autres, car il est d’une rare douceur et chacun de ses mouvements ressemble à une caresse. À travers l’indicible frisson qui parcourt son corps, la mère articule faiblement d’abord le nom de Michel ! Michel ! Puis, ne recevant aucune réponse, commence à élever sa voix effrayée, qui bientôt déchire l’air de ce nom cent fois répété : « Michel ! Michel ! Michel ! » Pas de réponse. Rien n’a d’oreille ; rien n’a de voix. Alors Rosa, possédée de terreur, ne pousse plus que des cris affreux.

Zolg accourt épouvanté, croyant… ne sachant vraiment pas ce qu’il croit, sinon qu’un grand danger menace ses maîtresses. Leurs traits bouleversés, la calèche vide lui racontent l’horrible événement. Ils n’ont plus à l’apprendre ; Michel a disparu. On appelle au secours ; on allume des flambeaux, on court jusqu’à la