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la souffrance, qui a sa pudeur, se voile, et les blessures se devinent à peine sous la robe d’or de la Poésie.

Mais, dans les Lettres écrites au jour le jour, d’abondance de cœur, et sous l’impression du moment, rien ne dissimule le sentiment qui les dicte, et n’altère leur naturelle sincérité. Ainsi en est-il des Lettres intimes de Marceline Desbordes-Valmore.

C’est là surtout que l'on peut suivre la voie douloureuse où Marceline passa, lourde de désillusions et de misère, se meurtrissant à tous les angles de la vie, ne s’ arrêtant que pour soulager d’autres malheureux , exilés comme elle du bonheur.

On a cru devoir faire un choix dans cette volumineuse correspondance (dont la publication complète exigerait sept ou huit volumes), pour éviter la répétition des ennuis monotones ou tristes, qui ne cessèrent d’éveiller les mêmes angoisses et les mêmes plaintes ; mais on s’est fait un scrupule de présenter intactes, sinon entières, et telles qu'elles sont sorties de la plume de Marceline Desbordes , ces lettres choisies, en respectant une orthographe parfois spéciale et des tournures de phrase qui relèvent plus directement de son cœur que de la syntaxe. Cette correspondance se compose de lettres écrites par Marceline à son mari, à ses enfants, à son frère, et à ses amies : Caroline Branchu et Pauline Ducliambge. Elles sont complétées par d’autres lettres,