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des rôles d’adolescents. A Baronne, une dame, chez qui elles logeaient, s’intéressa aux deux femmes et leur avança l’argent nécessaire au voyage projeté (d). »

Les deux femmes, à leur arrivée, trouvèrent l'île en pleine révolte, les plantations incendiées par les noirs, les demeures des colons dévastées ; le cousin avait disparu. Catherine Desbordes ne put résister à tant de déceptions, la fièvre jaune la saisit et l’enleva en quelques jours.

Après une traversée oh sa vie et son honneur furent en péril, Marceline revint partager les misères de la famille. Son frère Félix s’était engagé, mais son père et ses deux sœurs manquaient de tout. Elle résolut de leur venir en aide en rentrant au théâtre, sacrifice d’autant plus pénible qu’elle ne ressentait que de l'éloignement pour cette vie aventureuse, où tant de choses froissaient sa nature délicate et impressionnable.

La troupe de Lille donnait alors des représentations à Douai, Marceline s’y engagea, et ce fut sur la scène douaisienne (e) qu’elle fit ses véritables débuts (21 novembre 1802). Accompagnée de ses deux sœurs, elle partit l'année suivante pour Rouen, où elle figure au tableau de la troupe, en qualité de jeune première, forte seconde ingénuité, seconde et troisième amoureuse d'opéra (17 mai 1803). Elleviou et Martin, fous deux chanteurs au théâtre Feydeau (Opéra -Comique ), l’ayant vue jouer,