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nion du travail uu la communion du repas les membres d’une même lamille, d’une même amitié. Un charme doux et puis sant s’attache à ces mœurs intimes. Ues enfants sont im médiatement mêlés à la vie de tous ; on parle devant eux, avec eux ; leur éducation se fait sous les yeux du père et de la mère. Surveillés, les innocents surveillent à

leur tour

l’action salutaire est réciproque. Dans le cours uniforme des jours, l’imprévu de leur âge amène une diversion qui n’est pas importune. De là, mille scènes naïves, si bien observées, si bien rendues par les peintres du Nord. De là aussi, une connaissance plus approfondie du carac tère, des besoins, des aptitudes de l’homme enfant ; de là, des expériences toutes faites bonnes à transmettre à qui a sans le savoir

reçu charge d’àmes toutes neuves. Une Flamande qui aimait beaucoup les enfants, (pii les comprenait bien, a voulu leur être agréable et utile en re

cueillant pour eux, uniquement pour eux, les souvenirs de Élevée dans un milieu affectueux, ses premières années. grave et pieux, douée d’une organisation impressionnable, cachant sous un fond de rêverie mélancolique une faculté d’observation très-nette et très-fine, elle amassait dès lors à

son insu une foule de faits insignifiants en apparence,

mais dont elle savait dégager le sens. Animant tout autour d’elle par excès de vitalité propre, personnifiant jusqu’aux objets matériels pour donner plus de prise à son besoin d’af

créait un monde de grâce et de lumière qu’enchantaient les fantaisies les plus touchantes. Ainsi se fection, elle

se